Trodé Khangsar

par Trinley Kalsang

De même que les monuments et les constructions bouddhistes dans le sous-continent indien témoignent de la présence passée du bouddhisme dans cette région, de même la présence du Trodé Khangsar (spro bde khang gsar) au coeur de Lhassa illustre la reconnaissance officielle dont la déité protectrice, Dordjé Shougden, a joui au Tibet. Au 17e siècle, le Trodé Khangsar a été désigné comme une « résidence du protecteur » (btsan khang) de la déité Dordjé Shougden par le Cinquième Dalaï-Lama. À la fin du 17e siècle, son rôle fut étendu lorsque le Régent1 (sde sris) du Cinquième Dalaï-Lama, Sangyé Gyatso, lui confia la tâche de protéger le monastère Riwo Choling. Par conséquent, la relation entre Dordjé Shougden et les gélougpa, ainsi qu'avec le gouvernement tibétain, le Ganden Prodrang (dga' ldan pho brang), a été fermement établie tôt dans l'existence de cette déité.


1 Le mot sde sris signifie en général gouverneur, c'est-à-dire celui qui détient un pouvoir gouvernemental. Selon le contexte, je traduirai parfois ce mot par « gouverneur », parfois par « régent », en particulier lorsqu'il s'agira de montrer que son pouvoir surpasse celui de tous, et parfois je garderai simplement le mot tibétain sde sris.